Alfredo Benoît Molet - Ecole de La Calera Argentine

Alfredo Benoît Molet - Ecole de La Calera  Argentine

Daniel Brottier

PERE Daniel Brottier "Orphelins d'Auteuil

 

 

Le pére Daniel Brottier  

 

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Bienheureux Daniel Brottier, Prêtre, Missionnaire Spiritain (✝ 1936). Fête le 28 Février.

Dimanche 28 Février 2016 : Fête du Bienheureux Daniel Brottier, Prêtre, Missionnaire Spiritain, « Père des Apprentis d'Auteuil » (1876- ✝ 1936).

 

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/716/Bienheureux-Daniel-Brottier.html.

Bienheureux Daniel Brottier

Prêtre (✝ 1936)

Il rêvait de donner sa vie pour l'évangélisation de l'Afrique. Il ne put rester à Saint Louis du Sénégal où il venait d'être nommé, car sa santé était trop fragile.
Il se consacrera à la construction d'une Cathédrale du "Souvenir Africain", à Dakar, demandant à tous ceux qui ont été en Afrique de lui payer une ou plusieurs pierres.

Quand arrive la guerre de 1914-1918, il est aumônier militaire, risquant sa vie sur le front et dans les tranchées, mais toujours mystérieusement protégé.
Après la guerre, l'Évêque de Dakar lui révèlera qu'il l'avait mis sous la protection de sainte Thérèse de Lisieux.

Aussi, quand, en 1923, il se voit confier l'Oeuvre des Orphelins Apprentis d'Auteuil (fondée le 19 mars 1866 par l'Abbé Louis Roussel), il confie l'œuvre à Sainte Thérèse. La chapelle est la première dédiée à la petite sainte qui vient d'être Canonisée. L'œuvre prend une expansion extraordinaire.

Il meurt d'épuisement l'année où est consacrée la Cathédrale du "Souvenir Africain".
Béatifié le 25 Novembre 1984.
Voir aussi: Message du pape Jean-Paul II au supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit et le Bienheureux Daniel Brottier - diocèse de Paris

Un internaute nous écrit: "Daniel Brottier, Prêtre Missionnaire de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, devenu directeur des orphelins apprentis d'Auteuil en 1923 jusqu'à sa mort en 1936 et ayant, à son arrivée, édifié une chapelle dédiée à la Bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus qui sera Canonisée en 1925 et mettant l'œuvre et les enfants sous sa protection."

À Paris, en 1930, le Bienheureux Daniel Brottier, Prêtre de la Congrégation du Saint-Esprit, qui se dépensa dans la Fondation de l’Œuvre des orphelins d’Auteuil.
Martyrologe romain.

 

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http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20160228&id=13338&fd=0

Bienheureux Daniel Brottier 
Missionnaire Spiritain 
 (Ferté-Saint-Cyr, Loir-et-Cher, 7 Septembre 1876 – Paris, 28 Février 1936).

Cérémonie de Béatification de José Manyanet Y Vives, 
Daniel Brottier et Elisabeth de La Trinité

Basilique Saint-Pierre
Dimanche 25 Novembre 1984
 

Extrait de l’Homélie du Pape Saint Jean Paul II

« 4. Parmi « ceux qui sont au Christ », nous distinguons Daniel Brottier. Il a rejoint la Congrégation des Pères du Saint-Esprit pour répondre à l’appel missionnaire de la manière la plus ardente.
Parti en Afrique, il se dévoue sans compter au service de la communauté chrétienne de Saint- Louis du Sénégal et notamment des jeunes.
Son zèle apostolique le conduit à prendre sans cesse de nouvelles initiatives pour que l’Église soit vivante et la Bonne Nouvelle entendue. Même éloigné de ce champ d’action, il ne cesse pas d’aider à bâtir l’Église au Sénégal.

Disciple du Christ, il l’est aussi par l’épreuve de la souffrance : la douleur physique ne le quitte pas.
Et, volontaire sur le front, il soigne et réconforte les blessés par sa présence courageuse. Aux soldats mourants, il porte le secours de Dieu.
La guerre passée, il travaille à prolonger la fraternité née entre ces hommes dans le dépouillement et le don de soi héroïque.

Quand il reçoit la charge des orphelins d’Auteuil c’est à leur service qu’il déploie avec force l’activité la plus débordante qui le fera connaître bien au-delà de Paris.
Rien n’arrête sa Charité quand il s’agit d’accueillir, de nourrir, de vêtir des enfants délaissés et meurtris par la vie.
Innombrables sont ceux qu’il associe à cette œuvre profondément évangélique. Parce qu’il faut loger ces jeunes et les mettre dans un climat chaleureux, les aider à acquérir un métier et à bâtir leur avenir, le P. Brottier multiplie les appels et constitue une chaîne toujours vivante d’active solidarité.

Prêtre, Religieux, sa grande activité « découlait de son Amour de Dieu » comme l’a dit un témoin.
À la fois humble et vrai, actif jusqu’aux limites du possible, serviteur désintéressé, Daniel Brottier avançait avec audace et simplicité car il travaillait “comme si tout dépendait de lui, mais aussi sachant que tout dépend de Dieu”.
Il avait confié les enfants d’Auteuil à Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qu’il appelait familièrement à l’aide, assuré de son soutien efficace à tous ceux pour qui elle avait offert sa propre vie.

Le Bienheureux Daniel Brottier a achevé son œuvre sur la terre par un « fiat » courageux. Aujourd’hui nous le savons secourable aux pauvres qui l’invoquent car il communie à l’amour du Sauveur qui animait tout son service Sacerdotal. »

 

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Pour un approfondissement biographique :
>>> Daniel Brottier - Apprentis d’Auteuil

 

 

 

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(Pour voir en grand format:

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 40879219.jpg).

 

http://nouvl.evangelisation.free.fr/daniel_brottier.htm.

Daniel Brottier
Prêtre, Fondateur, Bienheureux
(1876-1936)

L'enfance et les études

Daniel Brottier naquit le 7 septembre 1876 à la Ferté-Saint-Cyr, près de Beaugency, au diocèse de Blois.
Il reçut de ses parents une éducation Chrétienne et manifesta très tôt son désir d'être Prêtre. Quelques mois après sa première Communion, en octobre 1887, il entra au petit séminaire de Blois. Brillant dans ses études, Daniel était aussi bon camarade, d'une nature droite, gaie et entraînante, mais il avait à combattre des tendances à l'orgueil et à la colère. Il sut bien par la suite éviter l'un et maîtriser l'autre.
Déjà, dans ses yeux luisait une flamme claire. Regard étonnant qui, tout au long de sa vie, subjuguera ses visiteurs d'un moment comme ses amis les plus fidèles. De cette époque date un mal de tête tenace et lancinant qui se déclara lors d'une maladie, quand il avait treize ans et qui ne le quittera plus jamais.
On a dit de lui, à la fin de ses études secondaires: «Élève éveillé et résolu, assez sûr de lui-même et d'une physionomie ouverte et sympathique», et «Aucun art ne lui était indifférent. Il aimait particulièrement la musique. Il jouait de l'orgue et chantait à merveille. Il exécutait la photographie aussi bien que les maîtres de l'art».

Séminaire et professorat

En octobre 1892 il commença la philosophie au grand séminaire de Blois et le 8 décembre suivant eut lieu la prise de soutane. Il franchit normalement les étapes vers le Sacerdoce; sous-diaconat, diaconat et fut ordonné Prêtre dans la chapelle du grand séminaire, le 22 octobre 1899.
L'évêché de Blois lui confia alors la charge de professeur au collège de Pontlevoy. On peut voir dans ces trois ans d'un travail d'éducateur une préparation lointaine à ce qui l'attend plus tard à Auteuil.
Pendant son séjour à Pontlevoy, peu à peu mûrit son projet de partir en mission. Il s'orienta vers la Congrégation du Saint-Esprit.

Vocation missionnaire

Le 26 septembre 1902, Daniel Brottier commença son noviciat à Grignon-Orly, dans la banlieue Sud de Paris.
Il avait eu du mal à faire accepter sa vocation missionnaire par son père. Alors que Daniel se préparait à prononcer ses vœux de religion, son père écrivit au maître des novices pour lui faire remarquer que la santé délicate de son fils l'empêchait d'aller vivre dans des climats malsains et mortels.
S'en remettant à la volonté de ses supérieurs, Daniel Brottier s'engagea, le 30 septembre 1903, par la profession religieuse temporaire.

Le Sénégal

Aussitôt faite la profession, il reçut son obédience pour le Sénégal, nommé vicaire à la paroisse Saint-Louis.
Le climat du Sénégal était réputé modéré et cette désignation répondait partiellement aux mises en garde de son père. Arrivé à Saint-Louis le 27 novembre 1903, il y fit son premier sermon le 8 décembre, en la Fête de l'Immaculée Conception.
Son auditoire, curieux et réservé au départ, apprécia la nouveauté du ton et désormais ses prédications et ses causeries furent toujours très suivies.
À cette époque, l'administration française appliquait, au Sénégal, la politique de laïcisation de M. Combes. Le 18 juillet 1904, les Frères de Ploërmel et les Sœurs de Cluny durent quitter leurs écoles et les hôpitaux.
Le Père Brottier participa alors activement à la création et à l'organisation d'un patronage où on pourrait continuer à donner une éducation chrétienne à la jeunesse.
En même temps il fut nommé directeur du Cercle Jeanne d'Arc, ouvert aux hommes de la paroisse et aux militaires en garnison. Par la suite, il prit de nombreuses autres initiatives dans des domaines très différents : jardin d'enfants et Comité de l'enfance, bulletin paroissial (l'Écho de Saint-Louis), chorale...
Mais, secouée par un accident de cheval au début de son séjour, puis ébranlée par une insolation, la santé de Daniel s'altérait de plus en plus. Il lui fallut rentrer en France.
Le 6 août 1906, il s'embarqua sur le Chili, pour un repos de six mois. Au cours de ce séjour, il éprouva un attrait pour la solitude, prit contact avec une trappe du Brésil, mais ce projet n'eut pas de suite.

Deuxième séjour au Sénégal

Ayant repris des forces, il rentra au Sénégal en janvier 1907 où, malgré certaines oppositions, il reprit ses diverses activités.
Il y ajouta la fondation de la fanfare La Faidherbe et s'intéressa aussi à la botanique : greffe de manguiers (il laisse son nom à la mangue Brottier), greffe de rosiers : la vente de roses lui procurait des ressources pour ses œuvres.
Il s'efforça aussi de promouvoir la lecture de livres biens choisis et encouragea la Bonne Presse. Il continuait à pratiquer la photo et fit éditer des cartes postales. La plupart des négatifs sur plaques de verre qu'il avait laissés après lui, ont malheureusement disparu ou ont été détruits.
Le surmenage, s'ajoutant à un fond de santé fragile et une nouvelle insolation finirent par avoir raison durablement de ses forces. Le 29 juin 1911, Mgr Jalabert, son Évêque, accompagnait sur le paquebot Italie, un Père Brottier qui ne reverrait jamais plus les rives africaines.
Après quelques semaines de repos en Suisse, il tenta un nouvel essai à la trappe, celle de Lérins (Saint-Honorat) cette fois. Mais, bientôt il écrivit à Mgr Le Roy, Supérieur général des Spiritains :
«Je vous reviens en bon enfant prodigue, après avoir consciencieusement discuté la question. J'ai tout ce qu'il faut pour faire un bon trappiste, mais ma santé ne semble pas vouloir s'adapter à la situation».

Le souvenir Africain

Mgr Jalabert, Évêque de Dakar, rappela alors à Daniel Brottier leur commun regret de constater que le Sénégal n'avait pas de Cathédrale.
Il nomma le Père Brottier son vicaire général, résidant en France, chargé de promouvoir le projet de la Cathédrale du Souvenir Africain.
La campagne fut lancée à Paris, dans l'église Saint-Augustin, par Mgr Jalabert lui-même, qui y prononça un discours dont l'éloquence déconcerterait de nos jours.
En janvier 1912, l'Évêque de Dakar rédigea son «Appel à la France» «Je propose de construire une Cathédrale à la mémoire des héros de l'épopée africaine: explorateurs, missionnaires, soldats, marins, administrateurs, commerçants, morts là-bas au service de la France.
Le monument s'élèvera dans la ville la plus considérable de l'A.O.F., la ville par laquelle presque tous les pionniers de la conquête africaine ont passé, la ville d'où est parti Marchand, où expira Savorgnan de Brazza: Dakar ... ». Cet extrait donne le ton ! Il faut évidemment le lire en se mettant dans l'esprit du temps.
Pour la réalisation de ce projet, le Père Brottier entra en relation avec les familles des victimes de l'aventure africaine. Ses lettres se comptèrent par centaines. Il publia des extraits des réponses qu'il reçut dans la Revue mensuelle du Souvenir Africain.

 

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Le Père Brottier, aumônier légendaire de 1914-1918. (Pour voir en grand format :

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Aumônier militaire volontaire

Survint la guerre de 1914-1918. Daniel Brottier avait été réformé en 1901, mais il se proposa comme aumônier militaire volontaire.
Le 26 août 1914 il rejoignit la 26e division d'Infanterie.
Pour avoir des détails sur le Père Brottier pendant la «Grande Guerre», on consultera ses biographies. Citons seulement quelques témoignages: 
«Cet homme appartenait à tous et, partout où la mort nous frôlait, il était là. Ceux qui ne croyaient pas étaient tout près de croire.»
«Après des journées harassantes, alors qu'il était épuisé, il était toujours volontaire pour d'interminables parties de cartes avec les poilus, pour les distraire et leur donner du moral. Ceux qui prétendent qu'il n'a rien fait d'extraordinaire ne l'ont pas vraiment connu.»
«Le Père Brottier, c'était le réconfort moral toujours prêt à se faire sentir. Dès qu'il était là, on était tranquille. Il racontait tellement d'histoires et si drôles que nul cafard n'aurait tenu. Et cela, quelle que fût l'intensité du marmitage.»
Il passe l'intégralité de la guerre en première ligne sans pourtant jamais être blessé, un miracle qu'il attribue àsainte Thérèse de Lisieux.
Cité cinq fois à l'ordre de l'Armée, dont la dernière le 29 juin 1918, il aura l'occasion de proposer à Clemenceau de fonder l'Union des Combattants (« Unis comme au front ») après la guerre. Il reçoit la Légion d’honneur et la Croix de guerre.
Des cinq citations adressées au Père Brottier au cours de la guerre, retenons la dernière qui les résume toutes:
«À l'ordre de l'Armée, le 29 juin 1918: Brottier Daniel, âme magnifique où s'allient harmonieusement l'ardeur du soldat et le dévouement de Prêtre, légendaire au régiment dont il partage toujours les heures pénibles.
Pendant les attaques des 1er et 2 juin, à Troesnes, parcourait la ligne pour relever et secourir les blessés, allant les chercher en avant de nos postes, sous le feu des mitrailleuses et encourageant les combattants.
Est resté à Troesnes, malgré les relèves de bataillon, subissant, le 3, une nouvelle attaque et, dans les jours suivants, un bombardement très dur. Exerce sur les combattants qu'il soutient moralement aux heures difficiles, par ses encouragements et son exemple, l'influence la plus heureuse».
Même pendant la guerre le Souvenir Africain ne quittait pas ses pensées. Déjà, en 1916, il avait écrit: «Ma foi dans l'étoile du Souvenir Africain reste entière.
Il y aura plusieurs moyens susceptibles de succès. Ayons d'abord la victoire et le reste viendra facilement».

L'Union Nationale des Combattants

Jamais à cours d'idées, le Père Brottier conçut, dès 1917, le projet de l'Union Nationale des Combattants, avec sa devise «Unis comme au front».
Il eut même l'occasion d'en parler à Clémenceau et celui-ci fut immédiatement conquis. L'organisme se mit en place, avec son complément, l'Escompte du Combattant, qui proposait aux soldats démobilisés le règlement immédiat, en espèces, de leur bon de démobilisation. En quelques semaines, l'Union compta plus de quatre cent mille adhérents. Ils atteignirent bientôt trois millions.
L'aumônerie militaire pendant la guerre, l'organisation du mouvement des Anciens Combattants, tinrent une grande place dans la vie du Père Brottier; c'est important de le souligner.
Lui-même n'a-t-il pas dit: «Si j'ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c'est sur les champs de bataille».
Et pourtant, une autre phase de sa vie va commencer, importante elle aussi, quand on va lui confier une œuvre à laquelle son nom restera attaché.

Les Orphelins Apprentis d'Auteuil

Devenu directeur des Orphelins Apprentis d'Auteuil, il s'installa au 40 rue La Fontaine, le 19 novembre 1923.
L'abbé Roussel avait fondé cette œuvre en 1866. Ses successeurs furent, en 1895, l'abbé Fontaine et, en 1901, l'abbé Blétit.
En 1923, l'abbé Muffat, qui dirigeait l'Œuvre depuis 1914, demanda à en être déchargé. L'Archevêché de Paris s'adressa à Mgr Le Roy, supérieur de la Congrégation du Saint-Esprit, et c'est ainsi que le choix se porta sur le Père Brottier.
Sa première initiative fut d'entreprendre, par souscription, un sanctuaire à Sainte-Thérèse de Lisieux. «Ce dont les enfants ont été sevrés, disait-il, c'est d'affection. Thérèse sera leur maman.»
Après la guerre, le P. Brottier avait appris de Mgr Jalabert que celui-ci était persuadé d'avoir obtenu pour lui la protection de Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus. De là dataient sa dévotion et sa confiance envers la petite Sainte.
Les débuts à Auteuil furent difficiles. La guerre avait déstabilisé cette œuvre, les dettes n'avaient cessé de croître, et le personnel désabusé, avait laissé s'instaurer parmi les jeunes une mentalité détestable.
Il en fallait plus pour démonter le nouveau directeur: «Les Allemands n'ont pas eu ma peau, dit-il à un ami. Ce ne sont pas les gosses d'Auteuil qui l'auront!»
Avec lui, une qualité des relations, une joie de vivre et de travailler s'instaurèrent dans l'Œuvre... ce qui, au dire d'un de ses biographes, aurait amené cette déclaration d'un jeune enfant: «Je voudrais devenir Orphelin d'Auteuil!»
L'œuvre croît. Au départ, ils étaient 70 enfants, au maximum des possibilités. A la fin, ils seront 1’400. Pour eux il diversifie les ateliers d'apprentissage qui leur permettront d'aborder la vie avec un métier.
Pour les ressources, le Père Brottier ne s'appuie que sur la Providence, ce qui est encore le cas de nos jours (à peu de choses près).
Aussi le Père entretient une montagne de correspondance non seulement avec ses bienfaiteurs mais avec beaucoup d'autres qui s'adressent à lui.
Il entreprend aussi une œuvre formidable dans le domaine de la presse en créant plusieurs journaux ou revues dont certains ont un grand tirage.
Bref, tout lui réussit, mais non sans peine: il est "actif jusqu'aux limites du possible", et cela  "de cinq du matin à minuit".
Pour ses enfants, il définit ainsi son objectif: "Un toit, du pain, un métier, beaucoup d'amour". Il veut en faire "des hommes debout" selon son expression.
Il leur dit: "Devenir des hommes, tel doit être votre idéal, mes enfants. Un homme, c'est celui qui sait ce qu'il veut et qui l'accomplit coûte que coûte. (...) Ne soyez pas ces ombres d'hommes qui vont devant eux au hasard".
Pour réaliser son projet de construction d'une chapelle dédiée à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, le Père Brottier stimulait régulièrement collaborateurs et bienfaiteurs.
Le magazine d'Auteuil «La France Illustrée» se couvrit d'annonces de kermesses, d'éditoriaux vibrants. Le 5 octobre 1930, le Cardinal Verdier, Archevêque de Paris, procéda à la Consécration du Sanctuaire, dont la Fête annuelle attirera bientôt jusqu'à vingt mille personnes.
En même temps, il fallait payer les dettes et trouver des ressources pour la vie quotidienne. Le Père Brottier donna pour cela beaucoup de son temps à la correspondance. Il recevait aussi de nombreux visiteurs, bienfaiteurs ou non.
A quelqu'un qui lui dit «Quelle chance vous avez, tout vous réussit», il répliqua: «Ma chance, ce fut de travailler sans répit de 5 heures du matin à minuit, d'écrire des lettres et de recevoir des visites par milliers».
Ici aussi il faut renvoyer à des biographies plus détaillées. Soulignons seulement une des caractéristiques du Père Brottier, déjà signalée auparavant, mais qu'il développa plus encore à Auteuil:

Daniel Brottier, homme de médias

Pour employer le langage actuel, Brottier fut homme de «médias». En voici quelques exemples:
Avec lui le Courrier d'Auteuil atteindra 300 000 exemplaires mensuels. L'Ami des enfants sera tiré à 70 000 exemplaires. La France Illustrée (fondée en 1874) touchera chaque semaine 100 000 abonnés.
Et pourtant il jugea nécessaire d'abandonner la gestion de La France Illustrée: il pensait que cela risquait de le détourner de son œuvre principale. En 1930, il fonda la revue Missions où la mise en pages présentait une certaine originalité. En trois ans Missions atteignit un tirage de 40 000.
Il utilisa l'affichage dans le métro, avec l'effigie de Sainte-Thérèse de Lisieux, pour inviter à des concerts au profit de sa chapelle.
En 1927, il ouvrit aux écoles et aux patronages la salle Auteuil, Bon Cinéma. On y compta 600 000 spectateurs en quatorze ans.

Le développement de l'œuvre

Sous la direction du P. Brottier, Auteuil s'agrandit et les succursales se multiplièrent: le Vésinet (1930), La Motte-Grenet (1931), Saint-Michel-en-Priziac et Saintry (1932), Malepeyre et Restigné (1933), Perpezac et Verneuil-sur-Indre (1934), Nice et Caminel (1935).
Il faut y ajouter l'organisme le Foyer à la campagne (1933). Dans l'ensemble de ces maisons, en 1936, on accueillait mille quatre cents orphelins.
On ne peut citer ici tous les collaborateurs du P. Brottier. Mentionnons cependant le P. Yves Pichon, qui vécut dans son intimité et fut son biographe; M. David, «homme extraordinaire, dit de lui le P. Brottier, qu'on ne dérangeait jamais, mais qui se dérangeait sans cesse» ; M. Mouillier, polytechnicien, qui mena à bien la modernisation des ateliers, tout en se montrant soucieux de formation humaine : Mlle Colonvillé, rédactrice de l'Ami des enfants ; Mlle Bigot, l'organisatrice géniale des Foyers à la campagne... Avec le regret de se limiter à ces quelques noms.

Les dernières semaines

Le 2 février 1936, avait lieu à Dakar la Consécration, par le Cardinal Verdier, légat du Pape, de la Cathédrale du Souvenir Africain. Le Père Brottier, dont la santé laissait à désirer depuis quelque temps, ne put s'y rendre.
Le lundi 3 février, épuisé, il se coucha en fin de matinée, pour ne plus se relever. Il était terrassé par une fièvre intense, de violents maux de tête et de vives douleurs à la poitrine. Une congestion pulmonaire double se déclara.
Quelques jours plus tard, une grippe infectieuse ajouta encore à ses tourments et il fut transporté à l'hôpital.
Arrivé à l'hôpital Saint-Joseph mourant, il lui restait assez de forces pour survivre pendant onze jours. Ce fut vers 4 heures du matin, le 28 février 1936 que Daniel Brottier rendit le dernier soupir.
Il fut Béatifié le 25 Novembre 1984, par le Pape Saint Jean-Paul Il.
Jean Ernoult, spiritain.

 

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http://www.apprentis-auteuil.org/nous-connaitre/histoire/1923-1936-le-pere-daniel-brottier/directeur-des-oaa.html

Lorsque le Père Brottier arrive à Auteuil en 1923, la situation est catastrophique.
Il va devoir déployer tout son génie pour sauver Les Orphelins Apprentis d’Auteuil.

Je considère la situation humainement parlant comme impossible à redresser. "

Lorsque le Père Brottier arrive à Auteuil le 19 Novembre 1923, la situation est catastrophique : les professeurs menacent de saisir les prud’hommes, les jeunes sont au bord de la révolte.

À l’issue du premier conseil d’administration, le Père Brottier fait cette déclaration :
Je considère la situation humainement parlant comme impossible à redresser. Dans ce cas, il reste à se tourner vers Dieu et ses saints.
Thérèse de l’Enfant-Jésus m’a prouvé que pour elle, un miracle est un jouet ; je lui confie nos enfants et je reste tout à fait tranquille."

Pour être “tout à fait tranquille”, le Père Brottier n’en demeure pas inactif pour autant.
Au contraire, il va se dépenser sans compter au service de ses orphelins avec une double ligne de conduite :
– S'appuyer sur les pèlerins qui viendront à la chapelle pour développer le nombre des bienfaiteurs,
– Augmenter le nombre d’enfants recueillis, créer de nouveaux ateliers et développer l’œuvre en province.

Si vous voyiez comme moi défiler sans arrêt dans notre maison ces misères d'enfants, vous n'hésiteriez pas un instant.
Ouvrez-leur cette porte ! Donnez-leur du pain ! Donnez-leur un métier ! »

Tel est le cri du cœur de Daniel Brottier...

Il a à sa disposition les publications de l'œuvre qui lui permettent de toucher plusieurs centaines de milliers d'abonnés et les ventes de charité qui feront venir des dizaines de milliers de personnes ;
Il n’hésitera pas non plus à utiliser les journaux, les affiches aux portes des églises – et même... dans le métro ! – sans oublier son impressionnant courrier quotidien d'une centaine de lettres qu'il rédige lui-même.
Fort de l’expérience acquise avec la construction de la Cathédrale de Dakar, il a recours aux méthodes de levée de fonds les plus modernes.

La réponse dépassera ses espérances :
De 1928 à 1932 : plus de sept millions sont investis dans la rénovation des bâtiments et la construction de nouveaux ateliers.
De toutes parts, les soutiens affluent et ne manqueront pas : Il reçoit le prix Niobé de l'Académie française, et obtient la reconnaissance “d'utilité publique” pour l'œuvre en 1929.

Et malgré cela, sans cesse les éditoriaux du Père Brottier rediront sans cesse :
J'ai dû répondre qu'il n'y avait pas de place ! »
Permettez-moi d’ouvrir devant vous le courrier de ces misères d’enfants dont le récit nous arrive chaque jour :
Je viens vous demander d'accueillir deux enfants qui viennent de perdre leur mère tragiquement.
Le père est mort des suites de la guerre il y a huit ans ; il avait été gazé.
La mère est restée veuve avec trois enfants, elle a été écrasée par une auto, il y a quinze jours, à sa porte.
La grand-mère peut garder la petite fille, mais les garçons ont besoin d'une main d'homme. »

J'ai dû répondre qu'il n'y avait pas de place.

Qui me donnera des maisons pour les abriter tous ?

Le Père Daniel Brottier et les Apprentis d'Auteuil.
Homme de cœur, homme d'action mais surtout homme de Dieu, le Père Daniel Brottier, né à La Ferté-Saint-Cyr le 7 Septembre 1876, mort à Paris le 28 Février 1936, ne se glorifia jamais de sa Foi « à transporter les montagnes » ni d'ailleurs de son dévouement aux malheureux et aux pauvres.
C'est qu'il avait compris dès l'enfance qu'avant tout et par-dessus tout, il convenait d'aimer.

Ce film passionnant nous conduit à marcher sur les pas d'un Prêtre hors du commun qu'on appelle « le mendiant d'Amour » car il est à la fois l'un des plus remarquables « Saints incendiaires », de ces Saints qui contribuèrent à mettre sur la Terre le feu de l'Amour, et l'homme « qui faisait surgir l'argent ».

Véritable « brasseur d'affaires du Bon Dieu », comme disait Huysmans de Don Bosco, le Père Brottier, béatifié le 25 Novembre 1984, restera pour toujours le « Père des Apprentis d'Auteuil », une œuvre magnifique à laquelle il consacra les treize dernières années de sa vie.

De magnifiques séquences tournées sur les lieux où naquit, vécut et mourut le Père Brottier, de nombreuses images d'archives et de bouleversants témoignages concourent à évoquer l'exaltante épopée de celui dont le Père Carré disait joliment qu'il fut l'un de ces rares disciples de Jésus qui pratiquèrent à ce point la folie selon l'Évangile.

Un film inoubliable qui nous permet d'avancer sur un chemin parfois infranchissable. Car le Père Brottier est une passerelle entre Dieu et les hommes.
Emission du 25/02/2013

 

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31/03/2016
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